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rés de vastes dépendances, étaient construits près d’un cours d’eau considérable.

Néanmoins, malgré cet extérieur satisfaisant, Will surprit dans le regard de Jim une expression particulière empreinte d’une certaine inquiétude. Il semblait trouver que tout n’y était pas pour le mieux.

Lorsqu’on fut arrivé à une centaine de pas, après avoir bien examiné les lieux, il demanda qu’on fît halte.

Comme chacun l’interrogeait des yeux, il répondit :

— Où sont les gens ?

En effet, partout, en ce lieu, régnaient un silence, une immobilité, une absence de vie, qui n’avaient rien de naturel. La porte d’entrée était grande ouverte, semblable à une vaste plaie béante ; personne n’entrait ni ne sortait ; on n’entendait pas un souffle à l’intérieur, pas de mugissements de bestiaux, rien…

— C’est drôle, tout ça ! fit l’oncle John après avoir promené en tous sens ses yeux inquisiteurs : les fermiers se seraient-ils tous endormis après souper ?…

— Les Indiens ont passé par là, dit le Sioux