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— Je ne saurais trop… pour parler il faut connaître… répondit Adolphe avec un sourire embarrassé.

— Vous êtes désillusionné, je le vois, et revenu un peu de vos poétiques théories sur cette race barbare. Voyons, soyez franc, dites votre pensée telle qu’elle est.

— Ma franchise est indubitable, chère Maggie ; aussi je vous dirai que je ne désespère point d’y trouver quelque noble type.

— Votre admiration pour le caractère Indien a quelque chose de surprenant, reprit la jeune fille avec une énergie qui la surprit elle-même ; mais irait-elle jusqu’à vous dévouer pour l’instruction de ces peuplades perdues dans la solitude ? Irait-elle jusqu’à vous faire oublier le confort, les délices de la civilisation, pour aller vivre au milieu d’elles, afin de les évangéliser ?

— Mon opinion est que j’aurais d’abord moi-même besoin de quelques sermons, répliqua l’artiste en riant.

— N’avez-vous pas quelque autre pensée plus réellement sérieuse ? reprit Maggie. Pardonnez-moi d’amener la conversation sur un sujet pareil ; je suis franche au point de ne pouvoir