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se remit à écouter avec une attention profonde, espérant que le son plaintif allait se renouveler et lui révéler la voix de quelque personne chère.

Ce fut peine perdue ; et le silence continua d’être si profond, si absolu, que Brainerd en vint à se demander si son oreille n’avait pas été le jouet d’une illusion effrayante.

Néanmoins il se raidit contre le découragement et marcha dans la direction où il avait cru entendre gémir.

Quoiqu’il n’avançât qu’avec des précautions infinies, il trébucha tout à coup, et tomba rudement sur un corps mou qui s’agita sous lui. Ses mains, en cherchant à se retenir, rencontrèrent la tête d’un cheval : à côté, en était un autre. Tous deux étaient vivants et venaient d’être réveillés par le jeune homme.

— Cher père ! mère chérie ! parlez, si vous êtes là ! s’écria Will.

— Eh ! c’est donc toi, mon pauvre William ? fit une voix bien connue et aimée, celle de l’oncle John ; nous t’avions pris pour un de ces brigands Indiens, et nous n’osions souffler.

Alors une ombre s’approcha, puis une autre,