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plus le temps de délibérer. Les Indiens arrivaient sur eux, au vol, toujours chassant devant eux les bestiaux affolés de terreur. Cette espèce d’avalanche vivante n’était plus qu’à deux ou trois cents pas de distance, lorsque Jim fit signe à ses compagnons de se jeter à terre et de renverser leurs chevaux dans les grandes herbes.

Les pauvres animaux, épuisés de fatigue, comprenant peut-être aussi le danger, restèrent étendus sur le sol, sans faire aucun mouvement, à côté de leurs maîtres également immobiles et silencieux.

Il était temps ! Comme une trombe beuglante, mugissante, hurlante, bestiaux et Indiens passèrent si près, qu’un moment Brainerd se crut découvert. Mais, aveuglée par la poussière, enivrée de fureur et d’orgueil sauvage, la bande rouge passa sans rien apercevoir.

Les fugitifs les regardèrent s’éloigner, toujours cachés, l’oreille et l’œil au guet, la carabine au poing, prêts à disputer chèrement leurs vies, si le malheur voulait qu’une mêlée s’engageât.

Aussitôt qu’ils furent hors de vue, Jim donna le signal du départ, et on se remit vivement en route. Les premières ombres du soir ne tardèrent