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Mettant aussitôt ses souvenirs en pratique, l’artiste plaça son Panama sur le canon de la carabine, et l’éleva doucement un peu au-dessus de l’arbre. Mais il avait compté sans la perspicacité de son adversaire, et aussi sans sa propre inexpérience le chapeau balançait sur son appui improvisé, ses allures n’étaient pas naturelles, il n’y avait pas trompe-l’œil.

Aussi, eût-il beau reproduire son artifice sur toutes les faces du tronc d’arbre, le Sauvage se contenta de grimacer un sourire méprisant, et ne bougea pas.

Halleck finit par comprendre que sa ruse était éventée ; il en conclut que l’Indien devait avoir lu cette histoire et pris connaissance de l’illustration qui l’accompagnait. Mais, en même temps, il fit, dans la doublure de sa veste, une découverte qui lui causa un sensible plaisir. Son révolver qu’il avait cru perdu, ayant glissé par une poche décousue, s’était réfugié un peu plus bas entre un porte-cigares, un étui à crayons, un couteau-fourchette et le télescope.

Cette trouvaille réconforta considérablement l’artiste et lui suggéra l’idée d’une autre ruse. Une sorte de protubérance indécise, ressemblant