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— Il y en avait quatre, que les Sauvages ont suivis à la piste depuis ce matin.

— Que sont-ils devenus ?

— Trois gisent dans l’herbe près d’une source, où ils ont été fusillés.

L’artiste se releva, les cheveux hérissés sur la tête, et alla au lieu indiqué, pour vérifier ce que venait de lui dire l’agonisant. En effet, il trouva un homme et deux enfants, froids, raidis dans les embrassements de la mort. Ils avaient été si brutalement hachés à coups de tomahawks, que l’œil d’un ami n’aurait pu les reconnaître.

Après avoir contemplé pendant quelques minutes avec égarement cet effrayant spectacle, l’artiste revint au moribond mais il ne trouva plus qu’un cadavre.

Il resta un instant immobile, perdu dans une sombre rêverie.

Tout à coup, une détonation, suivie d’un sifflement qui lui passa devant la figure, le rappela au sentiment de la réalité, c’est-à-dire du danger.

Sa première manœuvre fut digne d’un vétéran dans la guerre forestière : il bondit en arrière d’un arbre, et s’y cacha de façon à être garanti contre une nouvelle balle.