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eux. Je vous le répète, Adolphe, la mort est près de nous tous, une mort plus cruelle que nous ne pouvons l’imaginer.

Cependant la nuit approchait, et avec elle l’ombre pleine de perfidies et de mystères. Brainerd devint plus triste, plus inquiet encore ; Halleck, au contraire, redoubla d’aisance, d’indifférence, de sang-froid.

Après avoir fait de nouveau usage du télescope, il se mit à siffler une fanfare de chasse, non sans entrecouper sa musique de réflexions philosophiques sur les incertitudes de la guerre.

Le ciel continuait à se couvrir de gros nuages noirs ; il devint évident que la pluie ne tarderait pas à tomber avec une grande abondance. Après avoir complété toutes ses observations météorologiques et autres, Halleck songea à quitter le poste aérien où ils étaient juchés depuis plus de cinq heures ; il demanda à Brainerd s’il ne jugerait pas à propos de descendre, du moment que l’obscurité nocturne venait paralyser tous leurs efforts d’observation.

— Je ne sais plus que penser ni que dire, tant ma perplexité est grande, soupira Brainerd