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LES DRAMES DU NOUVEAU-MONDE

hasarda à demander des nouvelles de son mari, il lui répondit par un sourire de tigre.

Le voyage recommença : chacun était épuisé de fatigue ; plusieurs Sauvages étaient sans chevaux. Au lieu de descendre dans la vallée, on suivit le flanc escarpé de la montagne, et on arriva, le soir, sur le bord d’une belle petite rivière qui serpentait au pied des collines.

Les débris de la troupe sauvage s’étaient ralliés autour de Wontum et commençaient à reprendre courage : on fit halte, et les préparatifs d’un campement pour la nuit furent commencés.

Le site était complètement solitaire et désert, sans la moindre apparence de route ou même d’une simple piste ; Manonie ne put s’y reconnaître, elle à qui, pourtant, tous les sentiers de la plaine avaient été familiers. Néanmoins elle reconnut avec satisfaction que le cours d’eau était un des affluents de la Platte… Son active et courageuse imagination se mettait déjà en travail pour préparer une évasion.

Le camp établi, la jeune femme fut placée au centre d’un cercle formé par la troupe sauvage. On lui laissa le petit Harry pour qu’il pût reposer à côté d’elle.