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LES DRAMES DU NOUVEAU-MONDE

d’un tonnerre auquel rien ne pouvait échapper.

Bientôt on en vint à une lutte corps à corps. Les Indiens combattirent avec une rage désespérée ; mais ils ne purent tenir longtemps contre les flamboyants revers des grands sabres. D’ailleurs ils se sentaient tous découragés, n’ayant plus de chef : la voix de Wontum leur manquait, elle qui les avait si souvent excités au combat. Personne ne l’avait vu fuir, on le croyait mort dans la mêlée.

L’engagement ne fut pas long ; en une demi-heure, cent cinquante Sauvages sur deux cents étaient tués ou grièvement blessés : le reste, épouvanté, prenait la fuite et disparaissait au travers des précipices.

Wontum n’avait pas été aperçu par les dragons : l’épaisseur du fourré avait dissimulé sa fuite. Il s’arrêta donc à bonne distance, et attendit tranquillement l’issue de la bataille. Sa fureur, lorsqu’il vit la déroute des siens, serait impossible à décrire : il s’adressa intérieurement les plus amers reproches d’avoir quitté furtivement le théâtre de la lutte ; ses regrets étaient d’autant plus vifs que cette espèce de désertion n’avait point eu la crainte pour motif ; la haine du chef Pawnie