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COEUR-DE-PANTHÈRE

chacun d’une carabine et d’une paire de pistolets.

En entendant le hennissement du cheval ils se doutèrent qu’il y avait là, près d’eux, quelque chose de suspect. Sans perdre une minute ils se formèrent en ligne, mirent en batterie deux pièces de six qui formaient leur artillerie de campagne, et firent feu, au jugé, dans les buissons pour en faire sortir les tigres à face humaine qui s’y cachaient.

Le chien que les dragons avaient envoyé en éclaireur était dressé à ce service : ce n’était pas la première fois que le fidèle et intelligent animal se signalait ainsi.

En se voyant assaillis par une nuée de Sauvages, les braves cavaliers furent surpris désagréablement ; néanmoins ils ne se déconcertèrent pas et soutinrent intrépidement leur choc. Un second, puis un troisième feu de peloton fut tiré sans produire autant de ravages que le premier ; cette fois c’était le tour des pistolets, beaucoup moins meurtriers que les carabines.

Heureusement le canon fonctionna de nouveau et décima les Sauvages. Pour eux, ces formidables détonations étaient la voix terrible