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LES DRAMES DU NOUVEAU-MONDE

la même seconde un énorme chien, après avoir fouillé les buissons, s’enfuit en hurlant vers ses maîtres.

— Ugh ! mauvais ! très mauvais ! grommela Wontum.

Aussitôt il jeta un regard rapide tout autour de lui, et sans dire une parole il s’élança sur le revers de la montagne avec la vélocité d’un cerf, tenant toujours l’enfant entre ses bras ; la mère courut sur ses traces, décidée à mourir plutôt que de perdre de vue son innocent trésor.

Il était temps de fuir ! La détonation d’une pièce d’artillerie fit gronder les échos : une volée de mitraille faucha les buissons en rebondissant sur les rochers avec mille sifflements. Le cheval que Manonie venait de quitter fit quelques bonds convulsifs, poussa un cri lamentable et roula mort dans les rochers.

Les Sauvages bondirent hors de leur retraite avec d’atroces hurlements, et engagèrent le combat ; mais un feu de file foudroyant les accueillit d’une façon si terrible, qu’un tiers des Indiens tomba pour ne plus se relever.

Ils avaient affaire à environ cent dragons des États-Unis, bien montés, bien armés, munis