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LES DRAMES DU NOUVEAU-MONDE

Le Sauvage saisit de nouveau le petit Harry et se dirigea brusquement vers le Fort qui venait d’être pris par les Indiens. Pour traverser la rivière Laramie, il prit un petit canot amarré sur la rive et se dirigea vers le théâtre du carnage.

Manonie, la pauvre mère, s’était attachée à ses pas.

La destruction de la forteresse marchait rapidement : tout ne fut bientôt plus que cendres et ruines ; alors les Sauvages s’arrêtèrent satisfaits, et, au commandement de Wontum ils commencèrent à effectuer leur retraite.

Dans le butin se trouvaient plusieurs superbes chevaux d’officiers : Manonie fut placée sur l’un d’eux, Wontum monta sur un autre, portant l’enfant dans ses bras. Il partit sur-le-champ au grand galop entraînant après lui la malheureuse femme qui, pour ne pas perdre son fils de vue, l’aurait suivi jusque dans les plus affreux précipices.

Le chef Pawnie avait réussi à souhait dans tous ses projets : son plus grand triomphe était d’avoir pu s’emparer de la mère et de l’enfant. Peu lui importait le désespoir du père, car il