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COEUR-DE-PANTHÈRE

— Tout cela est singulier et très intéressant, je l’avoue, observa Marshall ; mais il est temps de faire nos préparatifs pour la nuit. Toutes les fois que je campe, la nuit, surtout en pays dangereux comme celui-ci, j’ai l’habitude de placer des factionnaires en vedette. Nous sommes si peu nombreux, qu’une pareille mesure sera difficile à prendre : croyez-vous utile que nous fassions chacun notre tour de garde, en nous relevant successivement, tout le long de la nuit ? demanda-t-il au vieux John.

— Il est certain que ce sera une excellente chose de faire activement le guet, répondit le vieillard ; si nous ne sommes point inquiétés, tant mieux ; mais si l’ennemi nous surprenait hors de garde nous serions perdus : mieux vaut donc veiller.

À ce moment le cheval du lieutenant dressa les oreilles, renifla l’air bruyamment et s’agita d’une façon extraordinaire.

En mille occasions il a été constaté que l’instinct de ces généreux animaux égale l’intelligence subtile du chien, lorsqu’ils ont été habitués à la vie des camps ou de la guerre sauvage. On ne saurait croire l’impassibilité courageuse avec la-