Page:Aimard, Auriac - Cœur de panthère.djvu/66

Cette page a été validée par deux contributeurs.

fonçant dans les bois : c’était la mère ardente, hors d’elle-même, en pleine chasse pour son enfant.

Quand elle eût disparu, les soldats de la garnison se portèrent tumultueusement à la chambre où le lieutenant Blair gisait dans son sang. L’examen du corps donna lieu à mille conjectures qui, toutes, vinrent se confondre en une incertitude profonde : la mort de l’infortuné officier resta pour le moment un mystère inexpliqué.

Dans la pensée que les Indiens du voisinage étaient à coup sûr les auteurs ou les complices de ce double crime, la majeure partie de la garnison se mit en campagne pour les poursuivre chaudement.

Cette imprudente expédition devint la perte du Fort : les Sauvages le sachant dégarni de la presque totalité de ses forces, lui donnèrent un assaut terrible auquel rien ne pût résister. Après avoir anéanti cette poignée de braves qui leur avaient opposé une défense héroïque, les Indiens firent de la forteresse un monceau de ruines et de cendres. Quelques malheureux soldats échappés par miracle purent seuls raconter les péripéties de ce désastre : le Fort Laramie et ses défenseurs avaient vécu.