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COEUR-DE-PANTHÈRE

La vallée est pleine de coquins altérés de sang.

— Il faut que je marche, quand même : les sentiers fussent-ils hérissés de serpents à sonnettes, il faut que je leur passe sur le corps.

— C’est noblement parler, mon jeune ami, je vous félicite de votre courage : mais vous ne partirez pas seul ; c’est impossible.

— Qui voudrait venir avec moi ? qui voudrait partager de tels périls ?

— Moi.

— Eh quoi ! vous laisseriez pour moi, votre solitude si paisible, si sûre ?

— Je ne suis pas aussi solitaire que vous le croyez ; je consacre une bonne portion de mon temps à secourir les malheureux voyageurs. — Encore une fois, vous ne pouvez pas traverser la vallée ; je serai votre guide dans la montagne, la seule voie qui reste praticable.

— Et je vous tiendrai compagnie, aussi sûr que mon nom est Jack Oakley ; dit d’une voix hardie un nouvel arrivant.

Le vieil ermite lui tendit la main en signe de bienvenue, et lui demanda :

— Nous apportez-vous quelque nouvelle d’importance ?