Page:Aimard, Auriac - Cœur de panthère.djvu/39

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pour un homme civilisé comme vous ; et j’oublie de vous demander quel est le but de votre visite : car vous venez du Fort, je suppose ?

— Je suis le lieutenant Henry Marshall.

— Ah oui ! je me souviens de vous avoir vu passer dans la vallée, íl y a une dizaine de jours ; mais vous étiez si loin, qu’aujourd’hui je n’aurais pu vous reconnaître. Où sont vos hommes ?

— Ils sont tous morts.

— Que me dites-vous là ?

— Oui ; nous avons été surpris par une troupe de Sauvages dans la Passe du Sud ; moi seul ai pu m’échapper pour aller porter cette triste nouvelle au Fort. Une triste nouvelle, sir ; en vérité, une triste nouvelle !

Et le jeune officier poussa un soupir en songeant à ses malheureux compagnons d’armes.

— À quelle tribu appartenaient les assaillants ?

— Je ne sais pas : il me semble que c’étaient des Pawnies. Wontum, un de leurs chefs, a juré de me tuer, et d’enlever ma femme avec mon enfant ; pourtant je ne l’ai pas aperçu parmi les Indiens ; mais je suis convaincu qu’ils agissaient d’après ses ordres.