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proche et qui semblait sortir d’un gros arbre.

En effet un vieillard apparut, soulevant un grand lambeau d’écorce qui cachait la cavité du tronc vermoulu.

Le jeune voyageur surpris, tressaillit et fixa des regards curieux sur son interlocuteur. C’était un homme de haute et puissante stature ; aux yeux noirs voiles par d’épais sourcils grisonnants ; à la longue chevelure blanche tombant en désordre sur ses épaules ; à la barbe épaisse, rude, pendante sur sa poitrine, digne en tous points du reste de sa personne.

Sa voix était basse, un peu voilée par une expression mélancolique, mais ferme et vibrante comme celle d’un homme accoutumé au commandement.

Sans bien se rendre compte des sentiments qui l’agitaient, le jeune homme resta quelques instants sans répondre.

Le vieillard remarquant son hésitation lui dit :

— Vous avez amené par ici un trop bel animal : c’est dommage de sacrifier une aussi superbe bête aux griffes des Legyos.

— Je ne vous comprends pas.