Page:Aimard, Auriac - Cœur de panthère.djvu/28

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Pendant longtemps la jeune femme, aidée de son mari, fit d’actives recherches pour tâcher de découvrir sa famille ; mais ses démarches furent infructueuses. Plus d’un père, plus d’une mère auxquels avaient été ravis leurs pauvres petits enfants, se présentèrent pour reconnaître, s’il était possible, dans la charmante et vertueuse héroïne, celle qu’ils pleuraient depuis tant d’années : rien ne facilita une reconnaissance ; aucun fait, aucun souvenir, aucun indice ne vint fournir une lumière utile : le mystère resta toujours aussi profond.

Pourtant, dans le recueillement de ses souvenirs, la jeune femme entrevoyait, comme des lueurs fugitives, les premières scènes de son enfance : il lui semblait apercevoir son petit berceau, sa mère penchée sur elle ; entendre la voix mâle de son père s’adoucissant pour lui parler au travers d’un sourire. À l’amour qu’elle éprouvait pour son enfant, elle jugeait de celui qui avait dû veiller autour de ses premières années : elle se disait qu’ils avaient bien souffert — comme elle souffrirait, elle, en pareil cas, — ceux qui l’avaient perdue : elle se disait qu’elle la reconnaîtrait sûrement cette pauvre mère, aimée quoique incon-