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Ces longues et dangereuses pérégrinations plongeaient Marshall dans une mortelle inquiétude ; lorsque, le soir, il la voyait arriver, lasse, épuisée par ses longues courses, il lui adressait de tendres reproches auxquels elle ne répondait que par un fier sourire et un mutin mouvement de tête : le lendemain elle recommençait.

Par une après-midi brumeuse, Manonie revint plus tôt que d’habitude, annonçant l’approche des Indiens. Aussitôt la petite garnison fit ses préparatifs de défense, et s’organisa pour opposer une résistance désespérée.

Le commencement de la nuit se passa dans une attente muette et morne, pendant laquelle on aurait pu entendre bondir dans leurs poitrines les cœurs des braves défenseurs du Fort. À une heure du matin les Sauvages donnèrent l’assaut avec leur concert accoutumé de hurlements horribles : mais la réception fut si chaude et si inattendue qu’ils furent obligés de battre en retraite, après avoir essuyé des pertes considérables.

Alors commença un siége en règle, dans lequel Wontum déploya toute l’habileté, tout l’acharnement qui étaient en son pouvoir.

Trois jours se passèrent ainsi en combats