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source. Vous me connaissez pour un homme de paix, Nemona, vous savez que si je vous donne un conseil, c’est pour votre bien. Croyez-moi, toute lutte avec les Blancs est impossible ; ils sont plus nombreux que vous, ils ont de gros rifles qui sèment au loin la mort. Remettez-moi les captives ; je m’en irai avec elles annoncer que le grand chef est un sage, un ami de la paix.

Topeka survint à ce moment : après avoir regardé fixement le vieillard, elle le prit par la main en disant :

— Êtes-vous le Père John, l’Ermite ?

— On m’appelle ainsi, Topeka.

— Le bon vieillard dont le wigwam est sur la montagne du Medicine Bow ?…

— Là est ma cabane.

— Vous y vivez seul ?… Vous êtes solitaire, sans personne pour soigner votre demeure, personne pour vous aimer ?…

— Je ne suis pas tout-à-fait sans amis. J’espère bien n’avoir pas d’ennemis.

— Oh non ! personne ne peut être votre ennemi ; chacun vous aime, parce que vous parlez du Grand-Esprit. Si tous vous écoutaient, je crois bien que nous n’aurions pas de guerres. Voulez--