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impression sur l’homme le moins sensible. Bientôt on put se convaincre d’une chose surprenante, savoir qu’Henri Marshall, lieutenant de première classe dans les armées unies, fils de fière et riche famille, était le prétendant avoué et agréé d’une petite fille sauvage jusqu’alors dédaigneuse des meilleurs partis. — Car, il faut le dire, l’affection sincère et noble du jeune officier avait touché le cœur de Manonie ; elle n’avait pu le lui dissimuler.

Les fiançailles eurent lieu avec un immense retentissement parmi les tribus indiennes. Cette nouvelle excita plus d’une secrète et amère jalousie. Nemona y fit peu d’attention, car aucun lien de famille ne l’attachait à Manonie ; mais Wontum en fut outré, et se promit d’exercer la plus terrible vengeance.

Comme il avait une influence considérable dans sa peuplade, il ne lui fut pas difficile de trouver des adhérents tout prêts à l’aider dans ses projets. Ainsi secondé il entreprit de la faire prisonnière dans le village Indien ; mais elle eut l’adresse de s’échapper et parvint à gagner heureusement le Fort.

Furieux de cette désertion, Wontum résolut