Page:Aimard, Auriac - Cœur de panthère.djvu/180

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Mary bien-aimée, poursuivit Quindaro en réponse au regard d’agonie que la jeune fille fixait sur lui, croyez bien que je veux vivre pour vous, pour nous deux. Nous verrons encore des jours de bonheur, de liberté, je vous le dis !

Wontum montra du doigt un feu brillant qui resplendissait à l’entrée de la grotte : à côté était un énorme amas de broussailles.

— Rôtir là ! dit-il.

Quindaro comprit le projet des Sauvages. Ils se proposaient de clore la grotte par une barrière de flammes, et d’y faire consumer le prisonnier comme dans un four. Là, il serait réellement rôti vif : c’était une atroce perspective.

Une pensée de résignation amère traversa l’esprit du condamné… : si ces roches profondes devaient lui servir de tombeau, ne serait-ce pas, pour sa dépouille, après les dernières angoisses de l’agonie, un lieu de repos aussi tranquille qu’un autre. Personne ne viendrait y troubler ses cendres solitaires… peut-être serait-il permis à Mary de lui apporter un tribut de larmes,… si toutefois !… — Mais, quel serait le sort de la jeune fille ?… Celui de Manonie et de son enfant ?… La mort, la mort la plus cruelle, ne serait--