certain attrait ; on trouvait là, une physionomie particulière aux gens, aux bêtes, aux choses même ; il y avait comme un reflet du désert.
Il y avait même une Héroïne demi-sauvage, demi-civilisée, dont l’histoire était une légende de la Prairie.
Manonie ou Cœur-de-Panthère, comme l’appelaient les Sauvages, était une « Face-Pâle. » Personne ne connaissait sa famille, si ce n’était un chef Pawnie, Nemona, autrement nommé Les Eaux Grondantes. Le père de Nemona l’avait enlevée à sa famille, dans l’État central d’Iowa ; elle n’était alors âgée que de trois ans. Le sort de ses parents resta un sombre mystère ; la jeune fille elle-même avait ignoré que le sang de la race blanche coulait dans ses veines, jusqu’au moment où les officiers du Fort Laramie le lui avaient appris, avec force compliments. Un de ces Messieurs avait même eu la patience persévérante de se faire raconter par les Indiens quelques bribes de son histoire, et s’était ensuite empressé de lui faire connaître tout ce qu’il avait pu recueillir. Elle avait, du reste, été honorablement et affectueusement traitée par ses amis blancs ; le commandant du Fort l’avait presque adoptée et la