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couvrir la fuite des fugitifs et se lança à leur poursuite.

Accompagné de sa terrible bande, il était arrivé à la cabane de l’Ermite peu d’instants après ses victimes : mais la crainte superstitieuse que les Pawnies avaient du vieillard les empêcha de violer l’asile choisi par Manonie : ils attendirent qu’elle en fût sortie.

Pendant que Walter et Mary causaient paisiblement, insoucieux du péril ignoré, les yeux de Wontum, fascinateurs et funestes comme ceux du serpent à sonnettes, couvaient cette double proie, objet d’une haine mortelle. Il reconnaissait le libérateur de Manonie ; il reconnaissait le meurtrier de l’Indien trouvé gisant au pied du rocher ; il reconnaissait l’homme détesté et redouté qui, depuis si longtemps, semait la mort et l’effroi parmi les tribus Sauvages.

Du même coup d’œil, Wontum voyait arriver les troupes dans la vallée lointaine. L’heure était propice pour la vengeance et le triomphe.

En effet Wontum avait gagné une effrayante revanche !

Il s’assit sur le gazon à côté de ses victimes en les narguant du regard, avec un mauvais sourire.