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ce nom de Quindaro qu’au milieu du carnage et des combats, il est un signal de mort. Moi aussi j’aime à écouter l’autre nom, le nom de ma jeune enfance. Il n’y a plus une créature vivante qui me l’ait répété depuis que ma famille a été anéantie : aussi, lorsque votre voix si douce le murmure à mon oreille, un frisson de bonheur me rafraîchit l’âme, en me ramenant aux beaux jours évanouis. Oh, Mary ! que je voudrais voir ma mission accomplie, mes vengeances satisfaites, ma tâche terminée ! Ce serait une nouvelle vie pour moi de fuir ces terribles scènes d’extermination où mon sang bouillonne, où mes forces s’usent, et de trouver dans quelque solitude paisible, une existence bénie, adorée, auprès de vous.

— Ne pouvez-vous donc satisfaire immédiatement ce désir, cher Walter ? Laissez, laissez à d’autres mains cet horrible labeur, vous qui étiez né pour le repos et la paix !

– Je ne le puis encore. Il y en a un encore qui doit disparaître de la terre des vivants ; ensuite je quitterai cette vie cruelle et impie à laquelle m’a condamné jusqu’à ce jour mon misérable sort.