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Ce fut donc avec une juvénile allégresse qu’il retint dans ses mains les petits doigts de Mary, et qu’il engagea avec elle un joyeux babil.

Pour arriver à la bienheureuse cabane où elle espérait retrouver son mari, la pauvre Manonie avait épuisé ses forces. Une fois en sûreté, elle se sentit anéantie et retomba presque sans connaissance. On se hâta de lui préparer un bon lit de bruyères et de mousse, dans lequel elle s’endormit aussitôt d’un profond sommeil, ayant à ses côtés le petit Harry.

Quindaro et Mary s’étaient assis au pied d’un grand chêne, sur le vert gazon, au bord de la rivière murmurante. Le jeune homme venait de raconter les péripéties au milieu desquelles s’était accomplie la délivrance de Manonie ; puis, il avait narré ses propres aventures depuis plusieurs mois.

— Cher Walter ! — j’aime mieux vous appeler ainsi, ce nom est plus doux à mes lèvres, plus harmonieux à mes oreilles ; murmurait la jeune fille en ouvrant tout grand ses yeux bleus, pleins d’une tendre admiration.

— Appelez moi Walter, ma bien-aimée, si cela vous fait plaisir. Je n’ai jamais entendu résonner