le cadavre du Pawnie et disparut en l’emportant derrière un rocher.
Le regard inquiet de Manonie ne le perdit pas longtemps de vue : bientôt il reparut en pleine lumière ; à ce moment il s’était transformé en Indien. Il se remit à ramper silencieusement.
La jeune femme le vit se glisser, avec la souplesse d’un serpent, au milieu des Sauvages qui entravaient sa route ; il approchait lentement, mais sûrement du wigwam. Quand il fut tout proche, le corps de Wontum l’obligea à se détourner ; pendant quelques secondes, longues comme des siècles, Manonie ne vit et n’entendit rien.
Tout-à-coup, derrière elle, le feuillage murmura imperceptiblement.
L’homme était arrivé.
Il se glissa par l’ouverture qu’il venait de pratiquer, posa sa main sur l’épaule de la captive et l’attira à lui. Les liens la retenaient : il s’en aperçut bien vite, les trancha silencieusement, puis, d’une voix plus basse qu’un souffle, il lui dit :
— Donnez-moi l’enfant !
— Qui êtes-vous ? demanda Manonie.
— Un ami. Donnez l’enfant et suivez-moi.
À l’instant même où elle soulevait le petit