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heures seulement la séparaient de la délivrance !

Au milieu de ces pensées tumultueuses vint se mêler tout à coup un sentiment de crainte ; sans doute il y aurait quelque nouvelle bataille, où son mari courrait risque d’être tué. En effet, ses ravisseurs formaient une bande d’au moins quatre-vingt guerriers valides et courageux ; comment viendrait-on à bout de cette horde féroce alors qu’un seul allié s’était présenté pour la pauvre captive ?…

Sans soupçonner les tempêtes de crainte, d’espoir, de découragement qui se disputaient l’esprit de leur prisonnière, les Sauvages levèrent leur camp et se préparèrent à continuer leur route. Au grand chagrin de Manonie, ils se disposèrent à quitter la vallée et s’enfoncèrent dans la montagne : bientôt leur caravane fut perdue au milieu d’un océan de vallées, du fond desquelles on distinguait difficilement la plaine par quelques échappées lointaines.

Cette journée fut rude pour Manonie : épuisée par les fatigues des courses précédentes, elle fut forcée de se reposer fréquemment. La marche des Sauvages en fut considérablement retardée ; ils perdirent ainsi leur avance, ce qui les con-