un saisissant contraste avec les beautés plus douces, plus harmonieuses des vallées ; on dirait les sourcils froncés de spectateurs géants jetant un regard sévère sur les folâtreries gracieuses de la nature.
Le pic Laramie, point culminant de cette chaîne, s’élève à environ trente milles du fort qui a emprunté son nom : c’est le centre d’un paysage incomparable par sa splendeur et son immensité ; la vue, que rien ne limite, plane au-dessus des prairies incommensurables, jusqu’au lointain Missouri. — C’est le point de vue des Basses-Terres, en regardant l’Orient. — Au couchant c’est tout un autre aspect ; à perte de vue surgissent des troupeaux de montagnes dont les croupes luisantes ou sombres, nues ou boisées, rocailleuses ou verdoyantes, ondulent en tout sens. — Tout un panorama de collines !
Deux de ces cimes méritent une mention particulière : ce sont, le Roc Indépendance et la Porte-du-Diable. Ce dernier pic est un grand rocher, sur lequel n’apparaît pas la moindre trace de végétation, et qui s’élève, solitaire, à une hauteur de quatre mille pieds. Sur son extrême pointe est une espèce de portique, œuvre bizarre de la nature, et qui a donné son nom à toute la montagne.