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LES DRAMES DU NOUVEAU-MONDE

qu’à votre âge, vous fussiez tenté de courir aux méchantes aventures.

Le vieux John se mit à rire avec une bonhomie pleine de malice.

– Je ne suis peut-être pas aussi ignorant que vous le croyez de ce qui concerne les ruses sauvages. Il me semble que je saurais encore passablement suivre une piste et même jeter par terre un Peau-Rouge, s’il le fallait pour une juste cause.

— Bah ! vraiment ? Très bien ! je suppose que vous en seriez capable. Mais comment connaîtriez-vous leurs malices, vous qui, toujours enfermé dans votre cabane des montagnes, ne faites pas autre chose que lire dans vos livres ? C’est comme je vous le dis, John ; vos moyens de science vont aussi loin qu’une éducation par les livres peut mener, mais, à mon avis, le meilleur livre ne dit pas grand-chose sur les Indiens. Vous avez peut-être trop peu étudié dans le grand livre qui se développe autour de nous.

À ces mots, Oakley montra d’un geste l’imposant paysage de la vallée ; John inclina respectueusement sa tête vénérable.

Au bout de quelques moments il répondit :