Page:Aimé Girard - Recherches sur la culture de la pomme de terre industrielle et fourragère, 1900.djvu/95

Cette page n’a pas encore été corrigée
86
culture de la pomme de terre industrielle et fourragère.

Mais si, pour tous les autres produits, on ne peut baser, sur les chiures qui précèdent, une loi de croissance ou de décroissance graduelle, tout au moins convient-il d'arrêter l'attention sur la présence simultanée d'un sucre réducteur et du saccharose dans les feuilles de la pomme de terre.

Ce fait est loin d'être isolé. Déjà j'ai montré[1] que les feuilles de la betterave à sucre donnent directement naissance au saccharose, au milieu de leurs tissus, qu'elles le produisent pendant le jour, et cela en quantité d'autant plus grande que la lumière est plus vive, pour ensuite l'écouler vers la souche.

Depuis la publication de ce fait important, et même avant cette époque, j'avais fait, sur les feuilles d'un certains nombre de plantes, des constatations analogues.

Je ne saurais incidemment exposer ici les résultats de ces recherches je les publierai bientôt dans leur ensemble et me contenterai d'en résumer aujourd'hui quelques-uns.

C'est ainsi que, dès 1884, j'avais reconnu la présence d'une matière sucrée qui, d'après tous ces caractères, semble pouvoir être considérée comme du saccharose dans les feuilles de pois, d'hélianthus, de wigandia, de betteraves fourragères, de ricin, de carottes fourragères, etc., qu'en t885 je l'ai retrouvée dans les feuilles du blé, de l'avoine, du pavot, etc.

Dans un grand nombre de cas, soumettant les feuilles des plantes à l'analyse, d'abord après une journée lumineuse, ensuite après la nuit consécutive à cette journée, j'ai vu, comme pour la betterave à sucre, la proportion de saccharose accusée par le dosage du soir diminuer dans une mesure importante lors du dosage du matin.

Ces dosages comparatifs du soir et du matin, je n'ai pu les faire en 1888 pour les feuilles de la pomme de terre; la campagne était en vérité trop chargée, mais si ce document important, au point de vue de l'influence de la lumière, me fait défaut, il me sera permis cependant de faire remarquer que, des quatre dosages compris au Tableau précédent, ceux qui sont faibles correspondent à des journées sombres, ceux qui sont forts à des journées lumineuses ou au moins convenablement éclairées.

  1. Recherches sur le développement de la betterave à sucre (Annales de l'Institut agronomique, t. X (1884-1885), p. 223 et suiv.