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culture de la pomme de terre industrielle et fourragère.

susceptibles de migration directe, que les tubercules renferment, aux diverses périodes de leur végétation, ne saurait échapper à personne.

Pour doser ces matières dans leur ensemble, la pulpe étant pressée, le jus fourni directement par cette pression était filtré et, après filtration, logé sous le volume tantôt de 25cc, tantôt de 50cc, dans un vase conique pour, dans ce vase, être évaporé à 40°, d’abord à l’air libre, puis dans l’étuve à vide à 6o°-65°.

Une fois pesé, l’extrait ainsi obtenu était traité pour y doser l’azote tantôt par le procédé à la chaux sodée, tantôt par le procédé à l’acide sulfurique de M. Kjeldahl. Les résultats obtenus soit par l’un, soit par l’autre procédé, n’ont jamais présenté de différences supérieures à celles que comportent les erreurs d’analyses.


Une autre partie du jus fourni directement à la presse était réservée pour le dosage des hydrates de carbone solubles, et notamment des matières sucrées. Les matières de cette sorte que le jus des tubercules contient sont au nombre de deux d’une part, le glucose, ou tout au moins un sucre réducteur, d’une autre, le saccharose. A côté de ces matières sucrées, j’ai, à diverses reprises, recherché les dextrines et l’amidon soluble je ne les ai jamais rencontrés.

La présence d’un sucre réducteur dans le jus des tubercules de la pomme de terre, à certains moments de la végétation du moins, était connue, la présence du saccharose ne l’était pas.

Dès mes premiers essais de 1886, étudiant le développement progressif de ces tubercules, je constatais dans le jus provenant de leur pression directe la présence d’une matière sucrée, ne réduisant pas la liqueur de Fehling, bouillante, déviant à droite le plan de polarisation et s’invertissant au contact des acides étendus. Même, et quoique la proportion de cette matière sucrée fût relativement faible, dans le jus, j’avais constaté que son pouvoir rotatoire pour la lumière jaune du gaz salé était de 67° ? environ. Cette matière sucrée était donc nécessairement du saccharose.

Déjà, en outre, l’analyse des tubercules m’avait permis de reconnaître qu’au début de la végétation, dans les tubercules jeunes, la proportion du saccharose était égale à 1 pour 100 environ et