Page:Aimé Girard - Recherches sur la culture de la pomme de terre industrielle et fourragère, 1900.djvu/57

Cette page n’a pas encore été corrigée
48
culture de la pomme de terre industrielle et fourragère.

être admise ; mais, si l’on se propose de doser exactement et spécialement la matière amylacée, il n’en est plus de même. Lorsque, en effet, on chauffe un produit végétal amylacé à 120°-130°, en présence de l’eau, une partie de la cellulose qui forme les parois cellulaires du tissu se solubilise, en même temps que la fécule, et vient, par suite, augmenter la dose des produits que plus tard le chimiste évaluera, d’après le poids de cuivre réduit que l’ébullition avec la liqueur de Fehling lui fournira.

J’ai vérifié ce fait, par l’expérience directe. Un mélange de ligneux et de fécule, obtenu par le lavage soigné d’une pulpe de pommes de terre, a été, par l’action successive de l’eau bouillante et de la diastase, amené à l’état de ligneux pur. Les traitements à l’eau de malt ont été répétés jusqu’à ce que le résidu ne donnât plus, au contact de l’eau iodée, la moindre coloration violette, puis ce résidu a été séché et pesé ; il représentait 1,85 pour 100 du poids de la pomme de terre.

Un résidu exactement semblable a été préparé ensuite, puis, une fois lavé, chauffé deux heures à l’autoclave en présence de l’eau à 130° ; lavé ensuite et séché, il ne représentait plus que 1,05 pour 100 du poids de la pomme de terre.

C’est donc une surcharge de 0,80 pour 100, de près de 1 pour 100, que le procédé à l’autoclave aurait dans ce cas apportée au dosage de la fécule.

Ce sont ces inconvénients qui m’ont engagé à rechercher un procédé prompt et précis à la fois pour le dosage des matières amylacées contenues dans les produits agricoles et, notamment, de la fécule contenue dans la pomme de terre.

J’ai fait connaître ce procédé en détail en 1887[1] et je ne puis que renvoyer le lecteur à la description que j’en ai donnée. Il doit suffire de rappeler ici qu’il repose sur l’observation de ce fait, que la cellulose d’amidon, convenablement dilatée, fixe, au contact de l’eau iodée, une quantité d’iode constante, mais différente de la quantité que fixe, de son côté, la granulose solubilisée ; d’où résulte, pour chaque matière amylacée, la faculté d’absorber, en se colorant en bien, une proportion d’iode qui lui est propre et

  1. Annales de Chimie et de Physique, 6° série, t. XII, p. 275.