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CHAPITRE III.


TRAVAUX ANTÉRIEURS A CES RECHERCHES.
ÉTAT DE LA QUESTION.




Il y a bien longtemps que, pour la première fois, la question s’est posée de rechercher les conditions les plus favorables à la culture de la pomme de terre. C’est à l’année 1786 que remontent les premiers essais faits en Angleterre par Anderson pour résoudre ce problème ; ils ont été contemporains, par conséquent, de ces mémorables cultures de la plaine des Sablons, par la vue desquelles Parmentier a vulgarisé la culture de la pomme de terre aux environs de Paris.

La question qu’Anderson s’était posée était de savoir si les gros tubercules produisent plus que les petits, et les résultats qu’il avait obtenus l’avaient conduit à conclure en premier lieu, qu’il en est bien ainsi ; en second lieu, que, tout en rendant moins en poids, les petits tubercules possèdent une puissance productive proportionnellement plus grande que les gros. Les chiffres publiés par Anderson, si intéressants qu’ils soient, sont loin cependant d’exprimer la limite de cette puissance il la fixe à 28 fois le poids de la semence ; je montrerai qu’il est des cas où elle s’élève à près de 200 fois.

Depuis l’époque d’Anderson, les essais entrepris au même point de vue se sont multipliés tant en France qu’à l’étranger, et ces essais, pour la plupart du moins, ont abouti à des conclusions analogues.

Ce serait, cependant, une superfétation que d’en refaire l’histoire celle-ci a été écrite avec un très grand soin, il y a une dizaine d’années, par un naturaliste enlevé très jeune à la science agronomique, M. Saint-André, dont les intéressants travaux sur cette question ont été publiés en 1878 dans les Annales agronomiques.