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culture de la pomme de terre industrielle et fourragère

Lorsque l’on considère l’ensemble des résultats qui précèdent, on est bientôt conduit à reconnaître que, malgré leur infériorité relative, ils confirment les conclusions tirées de l’étude des rendements de l’année 1886.

Ils nous montrent, en premier lieu, les plants d’origine française toujours égaux, souvent supérieurs aux plants d’origine allemande. C’est ainsi que la Richter’s Imperator, déjà sélectionnée à la suite de la culture de 1886 à Joinville, a donné 38450kg, alors que le plant venant directement de Saxe n’a donné, en moyenne, et sur deux essais, que 30000kg.

C’est ainsi encore que, sur sept essais faits à l’aide de plants allemands, quatre ont donné moins de 20000kg, tandis que, sur vingt-huit essais faits avec des plants d’origine française (les uns s’étendant sur 5 ares, les autres, il est vrai, limités à 1 are), un seul a abouti à un rendement inférieur à ce chiffre.

De la supériorité attribuée par quelques personnes aux plants importés d’Allemagne, il n’y a donc pas lieu de se préoccuper ; convenablement choisis, cultivés dans d’aussi bonnes conditions que ceux-ci, les plants français donnent des résultats au moins égaux, souvent supérieurs.

Ils nous apprennent ensuite que, malgré les conditions défavorables de l’année 1887, malgré l’infériorité générale de la récolte en France, la plupart des variétés cultivées tant à Joinville-le-Pont qu’à Clichy-sous-Bois ont fourni des rendements généralement triples, souvent quadruples du rendement moyen général de la culture française, des rendements doubles au moins de ceux que l’on a coutume de considérer comme satisfaisants dans les exploitations bien conduites.

Développée dans des proportions plus considérables qu’en 1886, la culture de 1887 a donc confirmé pleinement, quant aux rendements en poids, les conclusions que mes premiers essais m’avaient permis d’établir.

Ces conclusions cependant sont loin d’embrasser la question dans son entier, elles en laissent un côté absolument dans l’ombre ; ce côté, c’est en 1888 seulement que je l’ai mis en lumière, en joignant à la constatation des rendements en poids la constatation de la richesse en fécule des tubercules récoltés.