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résultats des campagnes de 1894 et 1895.

eu lieu, en 1894 et 1895, toutes les plantations faites par mes collaborateurs ; l’expérience leur a, bien souvent déjà, démontré l’infériorité du système de plantation par fragments de tubercules.

L’espacement adopté est généralement celui que j’ai conseillé 0m,50 et 0m,60 ; il permet de donner, il l’aide d’outils à traction de cheval, toutes les façons que la culture exige, en même temps qu’il laisse à la plante l’espace nécessaire à son développement aérien.

Tous les conseils, en un mot, que mes recherches m’ont conduit à donner aux cultivateurs qui ont bien voulu me prêter leur concours, sont aujourd’hui suivis par eux avec une méthode qui, dans des circonstances normales, leur assure le succès.

Parmi ces conseils, cependant, il en est un que trop de cultivateurs en France ont négligé en 1894 et dont l’oubli a été, pour beaucoup d’entre eux, la cause d’un véritable désastre ; ce conseil, c’est celui que j’ai bien souvent répété, de combattre toujours, préventivement, la maladie de la pomme de terre au moyen des bouillies cuivriques.

Lorsque, le 9 mai 1894, je présentais à la Société nationale d’Agriculture les résultats de la campagne de 1893, je disais[1] :

« Nulle part la maladie n’a sévi en 1893 la température élevée, la sécheresse de l’atmosphère ont mis obstacle au développement du phytophtora infestans. Mais tous les cultivateurs doivent être persuadés que cette immunité est certainement passagère et que, pour l’année actuelle, ils devront prudemment recourir aux traitements préventifs qu’ils ont généralement négligés l’année dernière. »

Ce conseil n’a malheureusement été écouté que par un petit nombre de cultivateurs. En 1893, la maladie avait été entravé par la sécheresse et la chaleur, et ceux-là mêmes qui n’avaient pas sulfaté leurs champs n’ont de ce côté éprouvé aucun dommage. De là à conclure à l’inutilité du sulfatage il n’y avait qu’un pas ; ce pas, beaucoup l’ont franchi en 1894.

Il en a été ainsi, même parmi mes collaborateurs directs, et la Société nationale d’Agriculture sera sans doute étonnée d’ap-

  1. Voir ci-dessus, page 251.