Page:Aimé Girard - Recherches sur la culture de la pomme de terre industrielle et fourragère, 1900.djvu/225

Cette page n’a pas encore été corrigée
216
culture de la pomme de terre industrielle et fourragère.

collaborateurs au mois de février 1891, j’avais dû prévoir que plusieurs d’entre eux certainement seraient conduits à fragmenter les tubercules de plant.

Dès les premiers mois de l’année dernière, en effet, les demandes de plant de Richter’s Imperator sont devenues considérables et ont bientôt dépassé les ressources dont la culture pouvait disposer. Par une particularité fâcheuse d’ailleurs, qui ne s’est pas reproduite en 1891, les tubercules gros et extra-gros avaient prédominé dans la récolte de 1890, et c’était, par suite, chose extrêmement difficile que de se procurer des tubercules moyens et triés à grosseur de plant, c’est-à-dire du poids de 80gr à 120gr. On a vendu alors, et à des prix quelquefois exagérés, tout ce que l’on a pu trouver, et plus d’un acheteur, par suite, s’est trouvé ne posséder qu’un petit nombre de tubercules moyens, un grand nombre, au contraire, de tubercules de 300gr de 500gr et même de 750gr. Ces tubercules, pour faire le plant destiné aux récoltes suivantes, il a fallu les couper en deux, en trois et quatre quelquefois, et, dans ces circonstances, on a vu, une fois encore, se produire la diminution de rendement que j’ai toujours constatée pour la variété Richter’s Imperator et même pour beaucoup d’autres.

Cette diminution de rendement a été d’autant plus accentuée qu’en 1891 nombre de cultures, dans l’Ouest, dans le Nord et dans l’Est surtout, ont, au début de la végétation de la pomme de terre, souffert de pluies abondantes, sous l’influence desquelles s’est déclarée cette maladie, ancienne je crois, mais dont M. Prillieux a récemment fait connaître la nature, qu’il a appelée la gangrène du pied à laquelle la variété Richter’s Imperator est particulièrement sujette, et dont les pieds provenant de tubercules coupés ou blessés semblent avoir le monopole.

Parmi les cultivateurs, en effet, qui m’ont signalé la gangrène du pied comme ayant exercé une influence fâcheuse sur leur rendement, il n’en est que deux M. Guerrapain, à Chaumont, et M. Rolland, à Saint-Bon, qui aient vu cette maladie s’attaquer aux tubercules entiers, tandis que, chez les quatorze cultivateurs dont les rendements sont indiqués ci-après, c’est sur les tubercules coupés que la gangrène a sévi particulièrement et même exclusivement.