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augmentation des rendements en France

placer dans des conditions différentes des conditions dans lesquelles la culture se place habituellement. Ces conditions, que la pratique agricole ne pouvait indiquer l’avance, c’est en prenant pour guides, d’un côté les lois de la physiologie végétale, d’un autre les observations culturales recueillies au cours de mes Recherches sur le développement de la betterave à sucre, que je les ai conçues et coordonnées de façon à rendre probable le succès des essais de culture que j’allais entreprendre.

La méthode culturale que j’ai ainsi combinée était bonne ; elle m’a conduit et elle a conduit après moi des cultivateurs nombreux à des résultats tels, qu’il est aujourd’hui permis d’affirmer hardiment la possibilité pour l’agriculture française d’obtenir des récoltes de pommes de terre, non seulement égales, mais même supérieures à celles qu’elle avait le droit d’envier à l’agriculture de l’Angleterre, de la Belgique et de l’Allemagne.


A la suite d’essais préliminaires exécutés en 1884 et 1885, trois campagnes successives ont été, en 1886, 1887 et 1888, consacrées à la démonstration pratique de ce fait, dont depuis, en 1889 et 1890. de nombreux cultivateurs ont apporté la confirmation.

Ces campagnes se sont poursuivies sur deux terrains différents l’un dépendant de la ferme de la Faisanderie, à Joinvillele-Pont (Seine), l’autre, du domaine de Clichy-sous-Bois (Seineet-Oise).


Le terrain, dans l’une et dans l’autre localité, présente une composition nettement différente.

L’un, le terrain de Joinville-le-Pont, est essentiellement sableux l’autre, le terrain de Clichy-sous-Bois, est, au contraire, sablo-argileux. Le premier reste meuble en tout temps ; le second, sous l’influence des pluies, devient gras et plastique. Sous le rapport des éléments fertilisants principaux, la terre de Joinville doit être considérée comme pauvre ; la terre de Clichy-sous-Bois, où la potasse atteint 3gr,6, l’acide phosphorique 1gr et l’azote 1gr,6 par kilogramme, doit être regardée comme une terre fertile.

La composition de l’une et de l’autre apparaît du reste plus