Page:Aimé Girard - Recherches sur la culture de la pomme de terre industrielle et fourragère, 1900.djvu/194

Cette page n’a pas encore été corrigée
185
résultats agricoles.

à prendre cette variété comme type pour la vulgarisation des procédés culturaux dont l'expérience m'avait fait reconnaître l'efficacité.

Je trouvais ainsi l'avantage de faire connaître à la fois, d'un côté la meilleure variété rencontrée jusqu'à ce jour, d'un autre les procédés nécessaires à la production des hauts rendements.

Sur la récolte faite en 1888 à Joinville, j'ai été autorisé par M. le Ministre de l'Agriculture à prélever 6000kg de plant sélectionné par mes soins pour en confier la culture à une quarantaine d'agriculteurs qui, répartis sur divers points de la France, voulaient bien apporter à la poursuite de l'œuvre que j'avais entreprise le concours de leur haute expérience.

Ces 6000kg ont été distribués par lots de 100kg à 300kg, permettant par conséquent de planter, suivant les données indiquées par mes recherches sur la culture de la pomme de terre, des-surfaces de 3 à 10 ares. C'est d'ailleurs vers des régions diverses, principalement vers le Nord, l'Est et le Centre, que ces lots ont été dirigés.


Les résultats obtenus par mes collaborateurs ont, en général, dépassé mes espérances; quelques-uns de ces résultats cependant doivent être laissés de côté. Certains lots ont été répartis entre un trop grand nombre de personnes, et aucun renseignement précis n'a pu me parvenir; d'autres ont été cultivés dans des terres de jardin et ont fourni des rendements exagérés ceux-là doivent être rejetés, et c'est seulement aux essais faits dans les conditions de la grande culture qu'il convient de s'attacher.

Parmi les trente-trois expérimentateurs qui se sont placés dans ces conditions, seize ont suivi expressément mes indications ; dix-sept ont apporté au mode de culture que je conseille quelques modifications, les uns parce que, gravement malade à cette époque, je n'ai pu leur donner ces indications avec assez de détails, les autres parce qu'ils ont cédé à des habitudes locales.

Loin de me plaindre de ces modifications, je dois m'en féliciter tous ceux, en effet, qui se sont absolument conformés à mes conseils ont obtenu, en tubercules, des rendements variant de 32000kg à 44000kg à l'hectare, avec des richesses de 20,4 à 24,2