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CHAPITRE II.


POSSIBILITÉ D’OBTENIR NORMALEMENT EN FRANCE DE HAUTS RENDEMENTS. RÉSULTATS PRATIQUES DES CULTURES ENTREPRISES EN VUE DE CETTE DÉMONSTRATION.




Exposé de la méthode adoptée.


Avant de rechercher les causes auxquelles il est permis d’attribuer l’infériorité de la culture de la pomme de terre en France, une première étude s’imposait, toute pratique celle-là, consistant à reconnaître s’il est possible d’obtenir, dans notre pays, de hauts rendements en tubercules, en même temps qu’une richesse satisfaisante de ceux-ci en fécule.

A la vérité, et si l’on n’envisage que d’une façon superficielle la question de l’amélioration de la culture en France, il semble que cette étude ne fût pas nécessaire et que, pour déterminer nos cultivateurs à modifier leurs procédés, il eût suffi de vulgariser les résultats obtenus dans d’autres contrées et notamment en Allemagne. Ce serait une erreur que de penser ainsi ; cette vulgarisation, alors même qu’elle eût été complète, n’eût, en aucune façon, porté la conviction dans leur esprit ; l’exemple des résistances qu’il a fallu vaincre pour mettre, en France, la culture de la betterave au niveau des cultures étrangères est trop récent pour que la leçon puisse être oubliée.

A nos agriculteurs, que les difficultés de l’œuvre journalière rendent prudents, il faut des démonstrations pratiques, faites sur le sol national et à leur portée. C’est à obtenir des démonstrations de ce genre que je me suis attaché, et c’est certainement à la marche que j’ai suivie que doit être attribuée, pour une large part, la confiance avec laquelle l’agriculture française a accueilli les résultats que je lui faisais connaître.

Pour obtenir ces résultats, je devais, la chose est évidente, me