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culture de la pomme de terre industrielle et fourragère.

moyenne de 7355kg à l’hectare ; des 4 ares qui lui reviennent en partage, chaque Français n’a retiré que 300kg de pommes de terre. C’est bien là, du reste, le rendement habituel dans notre pays, car pour la période décennale de 1879 à 1888, c’est à 99877928 quintaux, soit en nombre rond à 100000000 de quintaux que nos récoltes annuelles se sont élevées en moyenne,.

Si faible que soit ce rendement en poids, il n’en représenterait pas moins, pour l’agriculture française, si l’on adoptait le prix d’estimation de la statistique officielle (5fr, 43 les 100kg), une recette annuelle de 543000000 de francs ; mais cette estimation est certainement trop élevée. C’est se rapprocher davantage de la vérité que de fixer à 3fr, 50 le prix moyen du quintal, et même en face de cette estimation modeste on voit la pomme de terre apporter chaque année à notre agriculture une recette de 350000000 de francs.

Rapportée à l’hectare cependant, cette grosse recette représente 260fr à peine ; c’est, comme je le disais tout à l’heure, un résultat misérable.

Quelques départements, il est vrai, ont le privilège de récoltes plus fortes. C’est ainsi qu’en 1889, dans le département des Vosges, où la féculerie joue un rôle si important, le rendement s’est élevé à 14480kg par hectare, que dans la Seine, où la culture maraîchère intervient, il a été de 14800kg en 1888 et de 14100kg en 1889, que pour cette dernière année il a atteint dans l’Ardèche le chiffre de 13600kg, que dans les départements des Hautes-Alpes, des Ardennes, du Doubs, de Lot-et-Garonne, de Meurthe-et-Moselle, de l’Oise, de Seine-et-Oise, du Var, de la Vienne, il a varié de 10000 à 11100kg. Mais, dans d’autres départements, par contre, c’est à des chiffres singulièrement bas qu’on voit la récolte descendre ; c’est ainsi que, dans les départements de l’Aude, de l’Aveyron, du Cantal, du Gers, de l’Hérault, des Landes, de la Lozère, du Morbihan, le rendement pour l’année 1889 a été inférieur à 4000, souvent même à 3000kg, que dans les Alpes-Maritimes enfin il n’a pas dépassé 2000kg à l’hectare.


Les pommes de terre cultivées sur nos champs n’accusent, d’ailleurs, en général, qu’une faible teneur en matière utile, c’est-à-dire en fécule ; c’est chose rare qu’on voie cette teneur dépasser