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vers la vérité que d’avoir épuisé beaucoup d’erreurs. Vous dites : La philosophie pose les plus graves questions sur l’origine des êtres, la cause première, la nature de l’âme, le monde invisible, mais elle n’en résout aucune. Cela est douloureux sans doute, et cependant il ne faut pas trop s’en affliger, car au fonds il importe peu que l’homme puisse résoudre ces questions ; ce qui importe, c’est qu’il ait pu se les faire. Elles prouvent que l’infini est dans son âme, par conséquent que son âme ne mourra pas ; elles le font grand, parce qu’elles constatent, même dans ses doutes, que sa mission était d’apporter l’idée de Dieu sur la terre.

Puis il n’est pas irrévocablement décidé que ces questions doivent rester à jamais sans réponse. Ce qui est décidé, c’est que les routes suivies jusqu’à ce jour, sont sans issue et qu’il est temps d’en ouvrir une nouvelle ; ce qui est décidé, c’est que les erreurs du passé, les impuissances des doctrines, tiennent à l’oubli de deux choses fondamentales et vers lesquelles toutes les forces philosophiques doivent se diriger :