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des deux doctrines touche à sa fin ; les raisonnements qui dégradent l’homme, les sophismes qui méconnaissent Dieu, se sont épuisés, et il a bien fallu reconnaître que leur source était toujours les ténèbres, toujours l’ignorance, puisque toujours ils se sont évanouis devant la lumière !

Notre catalogue renferme donc les supériorités de chaque école. Mais, dira-t-on, pourquoi tant d’écoles rivales ou ennemies ? pourquoi ces doctrines qui se succèdent et s’effacent sans cesse ? pourquoi Descartes après Aristote, Locke après Descartes, Kant après Locke, Ficht après Kant, Schelling après Ficht, Heggel après Schelling ? Si la vérité était trouvée, il n’y aurait qu’une école, et dans cette école qu’une doctrine. Or, si la vérité n’est pas trouvée, tous ces livres sont inutiles ; il faut laisser la tablette vide, ne pas surcharger notre mémoire, et attendre l’heure suprême où la science nous sera donnée !

Oui ! mais alors que devient l’histoire de la philosophie ? comment l’ignorance du passé servira-t-elle aux progrès de l’avenir ? C’est un grand pas