terrestre. Son génie, aussi vaste que le globe, l’embrasse tout entier ; mais il s’arrête là en présence de la matière, et l’invisible lui reste inconnu. Jamais homme ne posséda à un si haut degré la puissance intelligente. Sa mémoire est organisée pour tout retenir, son esprit pour tout inventer. Il observe les phénomènes naturels, et il crée la physique ; il observe les animaux qui peuplent le monde, et il crée la zoologie ; il observe les opérations de la pensée, et il crée la dialectique. Les lois des peuples ne lui sont pas plus étrangères que les lois de la science. Son vaste cerveau combine les formes de chaque gouvernement, il en indique les ressorts, il en écrit les codes, il en fixe la politique, examinant les causes de leur prospérité ou de leur chute ; et dans cet immense travail il n’oublie qu’une chose, c’est d’en marquer la justice et la moralité[1]. Que Platon s’élance dans le ciel, qu’il y déploie ses ailes
- ↑ Il justifie l’esclavage en reconnaissant une race d’hommes faits pour être esclaves. Il prive de leurs droits de citoyens tous ceux qui se livrent à l’industrie et au commerce. Politique, liv. 1er.