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Dans le monde visible, tout nous échappe, tout nous trompe ; nous ne voyons que l’ombre des choses, nous ne nous attachons qu’à des objets qui doivent mourir ; partout la matière met des bornes à notre pensée. Dans le monde invisible, tout nous console, tout nous agrandit, tout nous rapproche de la perfection ; l’âme contemple Dieu ; elle reconnaît les types du beau idéal qu’elle cherchait vainement sur la terre, mais qu’elle cherchait !

Tel est le monde de Platon. Pour exprimer une doctrine si nouvelle, il a créé deux mots nouveaux : idée et providence. Avec le premier, il ouvre les champs de l’infini, il spiritualise les âmes ; avec le second, il anéantit la fatalité, qui jusqu’à lui avait pesé sur les intelligences. Voilà deux mots bien puissants, bien caractéristiques ; ils appellent Dieu aux choses de la terre et l’homme aux choses du ciel ; l’un est une philosophie, et l’autre une religion !

Tandis que Platon établit son empire dans les régions spirituelles, Aristote se fait roi du monde