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pas toute la portée, et dont il est loin, suivant nous, d’avoir développé les véritables lois !

Comme tous les grands génies qui ouvrent de nouvelles routes, Grotius a eu ses commentateurs et ses disciples. Les commentateurs sont oubliés. Parmi les disciples trois seulement méritent d’être nommés : Puffendorf, Barbeyrac, et Burlamaqui. Voilà les maîtres de la science ; voilà tout ce que la philosophie du droit a produit pour replacer la justice sur ses bases éternelles, pour l’appuyer d’une autorité plus haute que la sagesse humaine !

Si nous ne citons ici ni d’Holbach ni Diderot, c’est qu’ils ont pris le délire des sens, l’assouvissement brutal des passions, pour la loi de la nature, ne s’apercevant pas que la première loi de la nature est l’ordre, que c’est par l’ordre matériel que tout ce qui est matériel existe, et que c’est par l’ordre moral seul que l’homme peut exister. Le code de la débauche, le code des animalités humaines n’est pas plus la loi de la nature, pour les êtres qui ont une âme, que le dévouement à la patrie,