monde, et dont le tableau s’agrandit encore de l’histoire et des institutions qui les ont fait vivre et mourir. Moins puissant, moins majestueux que Bossuet, Montesquieu entre cependant plus profondément dans les causes secondaires de la chute ou de l’élévation des empires. Ce que Bossuet ne daigne voir que dans le ciel, l’auteur de l’Esprit des lois le trouve quelquefois sur la terre. Il dit les faits ; des faits il déduit les conséquences ; des conséquences il tire les principes ; et de tout cela sortent la critique et l’éloge, la réforme et les perfectionnements. Le but de l’auteur, comme il l’écrit lui-même, est d’exposer les rapports des lois civiles et politiques avec les principes de chaque gouvernement, le climat, les mœurs, la religion, les inclinations, les labeurs, le commerce et l’origine des peuples. Mais dans cette longue énumération il a, suivant nous, oublié le point capital, celui dont l’examen hardi eût fait le plus de bien au monde, celui qui l’eût placé, lui, le grand homme, au premier rang des bienfaiteurs des hommes ; en un mot, il a oublié de signaler les rapports de toutes les législations humaines avec
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