tous les récits primitifs de ces époques de poésie et de prodiges. Dans de si merveilleuses circonstances, ce sont les témoins qu’il faut entendre ! Que les navigateurs nous racontent leurs découvertes, que les guerriers nous racontent leur gloire ; que le siècle tout entier nous apparaisse avec sa soif des richesses, son besoin d’aventures, et cette ardeur de superstition et d’ambition qui attise sa férocité et le précipite dans le crime, plus les récits de ces choses seront empreints des couleurs du temps, plus nous pencherons vers l’indulgence qui est la vérité. Car si ce n’est pas le siècle qui fait nos actions, c’est lui qui les inspire et les dirige. Dans tous les actes, bons ou mauvais, de la vie d’un homme et d’un peuple, il y a toujours une portion qui ne lui appartient pas, et dont il ne faut lui faire ni une gloire ni un crime. Les temps, la famille, la patrie, l’éducation, nous tordent et nous façonnent à leur guise : qui leur obéit peut être un grand homme, mais il faut savoir leur échapper pour être un sage !
Les monuments primitifs de l’histoire du Nouveau-Monde forment deux grandes divisions.