Page:Aimé-Martin - Plan d’une bibliothèque universelle.djvu/444

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Nous leur devons la connaissance du globe, le tableau de ses merveilles, tout ce qui peut ajouter aux délices d’une vie voluptueuse et surtout aux douceurs de la vie commune ; car les choses excellentes se multiplient vite : la nature ne permet pas les jouissances de l’égoïsme, et c’est en prodiguant ses biens qu’elle les arrache de la main du riche pour les faire tomber dans la main du pauvre.

À qui veut apprécier les bienfaits des voyageurs il suffit de jeter les yeux sur l’ancienne Gaule et sur la France nouvelle. Ce sol si riche aujourd’hui ne produisait, il y a trois ou quatre siècles, que des châtaignes, des faînes, des pommes sauvages et du gland. Il est curieux de voir successivement arriver de tous les points du globe les arbres qui ont fécondé nos campagnes et les fleurs qui l’embellissent. Tantôt ils suivent les guerriers au retour de leurs conquêtes et consacrent leur gloire par les plus doux bienfaits de la nature. Tantôt ils pénètrent avec les voyageurs chez les peuples barbares pour les civiliser, ou chez les peuples