homme doué de tels avantages peut suivre son sens propre ; mais tout autre le peut-il ? Que les jeunes gens lisent Platon, Aristote, saint Augustin, Bacon et Galilée ; qu’ils méditent autant que Descartes dans ses longues retraites, et le monde aura des philosophes comparables à Descartes. Mais avec la lecture de Descartes et le secours de leurs lumières naturelles, ils ne pourront jamais l’égaler, et encore tomberont-ils dans un abîme de mensonges. »
Ces observations avaient le double mérite de la nouveauté et de la vérité. Mais Vico ne se contente pas de combattre le système de Descartes, il veut le rectifier ou plutôt le remplacer. Au sens individuel il substitue le sens commun ; il proclame infaillible toute idée, tout principe qui se présente avec l’assentiment du genre humain ; en un mot, il fait de la voix universelle des peuples le criterium de la vérité ; système brillant que le philosophe formule ainsi : « Ce que l’universalité ou la généralité du genre humain sent être juste, doit servir de règle dans la vie sociale. La sagesse